JOURNEE DE LA VICTOIRE: MESSAGE DE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
(Ghardaïa, jeudi 19 mars 2015)
Mesdames, Messieurs,
Les commémorations se succèdent et les grandes dates se relayent, elles nous font revivre les hauts faits et les exploits et réaniment les valeurs et les idéaux qui ont rendu possible la reviviscence de l’Algérie et permis qu’une aube nouvelle pointe sur elle, après les ténèbres de la nuit coloniale qui l’ont enveloppée plus d’un siècle durant.
C’est le mois de mars, le mois des martyrs. Le mois durant lequel l’Algérie commémore le souvenir de nombre de ses héros immortels. C’est le mois de mars, le mois de la liberté, la liberté du Maghreb Arabe. Le mois de l’accession de la Tunisie et du Maroc frères à l’indépendance, le mois où l’aube de la liberté s’est levée sur l’Algérie, en 1962.
Le 19 mars 1962 est le jour qui a vu la Révolution algérienne réaliser les objectifs pour lesquels le peuple algérien a longuement milité et lutté, depuis 1830. La concordance de la Journée de la Victoire de l’Algérie avec la commémoration du souvenir des martyrs et de celle de la libération du Maghreb Arabe a une connotation symbolique chargée de significations, autant pour notre présent que pour notre avenir.
Le 19 mars est le jour du triomphe de la justice et celui de la défaite de l’injustice, c’est le jour où le peuple algérien finit par avoir raison du colonialisme et lui asséna une leçon magistrale, fruit du calvaire qu’il a enduré tout au long d’une histoire faite de combat et de lutte, le jour où la Nation algérienne a retrouvé son honneur, le jour du retour de sa fierté et de sa dignité et le jour où il fut pris acte des sacrifices consentis par ses vaillants enfants et ses preux combattants, pour la liberté et l’émancipation.
Mesdames, Messieurs,
Aujourd’hui, je commémore avec vous, en cette occasion si chère à notre Nation, un moment fort de l’histoire de notre peuple, un événement qui a témoigné du génie de ses enfants et affirmé son mérite de vivre libre et souverain, débarrassé des chaînes et des entraves qui l’ont si longtemps accablé. Le héros fut le peuple et le grand sursaut patriotique de notre chère patrie tout entière fut un et indivisible. Il permit la victoire qui ouvrit la voie du salut.
Cette Journée de la Victoire est la journée du droit, le droit dont se sont prévalus les martyrs et les moudjahidine et duquel ils ont tiré force et détermination pour affronter un ennemi odieux et tyrannique qui avait réduit à néant tout moyen de vivre dans la dignité, dans l’Algérie tout entière, et avait usé des procédés les plus abjects et les plus cruels pour tuer, torturer, opprimer et supplicier, un ennemi auquel notre vaillant peuple a résisté aux côtés de ses meilleurs fils, les martyrs et les moudjahidine, qui furent des exemples d’abnégation, de sacrifice, de courage et de don de soi, se mesurèrent à l’ennemi avec une foi à toute épreuve et devinrent, pour la patrie, l’objet d’une fierté et d’une admiration méritées, au fil des générations.
Nous commémorons, en ce jour, le souvenir de tous ceux qui, depuis que la soldatesque coloniale a souillé cette terre, se sont sacrifiés pour que vive l’Algérie libre et indépendante, ceux-là qui sont dignes de l’éternelle gratitude du peuple algérien. Nous rendons un vibrant hommage à nos vaillantes moudjahidate et à nos valeureux moudjahidine, tombés au champ d’honneur ou encore de ce monde, et à tous ceux qui ont, à l’intérieur et à l’extérieur, défendu la cause nationale et lui ont prodigué soutien et appui.
La glorieuse Révolution algérienne, qui s’inscrit dans la dynamique de la lutte du mouvement national et puise son impulsion dans l’historique Déclaration du 1er novembre 1954, s’est imposée en tant que modèle pour maintes révolutions de par le monde et a grandement contribué, de ce fait, à l’indépendance de nombreux pays grâce à ses réalisations et sacrifices fondés sur des valeurs et des idéaux qui en firent un référentiel universel pour tous les peuples colonisés en quête de liberté, de dignité et de souveraineté.
Mesdames, Messieurs,
Nous sommes particulièrement fiers, en ce jour, des vaillants héros que le peuple algérien a enfantés, héros qui, comme le voulait le génie algérien, se sont illustrés dans la lutte contre l’ennemi sur les champs de bataille, furent imbattables autour des tables de négociation, et dont le parcours, plein d’enseignements, a été couronné par l’issue des négociations. La proclamation du cessez-le-feu a été une épreuve de force, gagnée à la force des armes et de la détermination de nos masses populaires dans leur résistance et leur refus de subir davantage la domination coloniale. Forte de ces deux atouts, la délégation des négociateurs algériens a pu couronner une longue épopée historique qui débuta par la résistance populaire, fut suivie par le mouvement national, puis par la glorieuse guerre de libération, une épopée qui a consacré l’héroïsme d’un peuple et imposé, à force de foi, d’abnégation et de loyauté, la vocation pérenne de l’Algérie à être libre, indépendante et souveraine.
Ce jour-là, le colonisateur finit par admettre qu’il n’avait d’autre issue que la signature des Accords d’Evian, après l’échec de tous les procédés inhumains dont il a usé pour briser l’opiniâtreté de notre Révolution. La victoire vint, une fois que le peuple algérien eût versé un lourd tribut fait de martyrs innombrables, de milliers de veuves et d’orphelins, de centaines de milliers de prisonniers, de détenus et d’invalides, ainsi que de destruction de milliers de villages et de hameaux et du saccage et du pillage des biens de ses enfants.
Nous commémorons, aujourd’hui, ces faits, alors que l’Algérie va résolument de l’avant dans tous les domaines, qu’il s’agisse du renforcement de la conscience nationale ou de la consécration de la paix et de la réconciliation nationale, ou encore de la consolidation de la confiance et la concrétisation des aspirations de notre peuple, grâce aux projets de développement. C’est l’occasion de réaffirmer notre ferme volonté de perpétuer le message des martyrs, le message de Novembre, alors que nous célébrons, tout au long de cette année, le soixantième anniversaire du déclenchement de notre glorieuse Révolution.
Nous ne pouvons, pour perpétuer ce message, que veiller à nous conformer aux termes de notre hymne national: « Des champs de bataille monte l’appel de la patrie / Ecrivez-le et enseignez-le aux générations à venir », c’est-à-dire consigner les faits et événements de la Révolution, étant entendu que l’écriture de l’histoire est une obligation individuelle et une mission essentielle et que la relation de ses épisodes par leurs acteurs ou ceux qui en furent les témoins ne peut souffrir de report ou de retard. Tout ce qui sera écrit sera utile aux historiens et leur fournira des données claires et précises sur les événements et leurs héros du point de vue de leurs artisans. La finalité de cette tâche est de faire connaître aux générations montantes les dirigeants, autant les théoriciens que ceux qui ont assuré l’encadrement des militants, des moudjahidine et des moussebiline. Il s’agit, également, de puiser dans l’entreprise collective coordonnée que fut la libération du pays du colonialisme, l’inspiration pour susciter une démarche similaire en vue de l’extirper de la dépendance économique et le hisser au rang des puissances économiques émergentes.
Le peuple algérien, formé et éduqué à l’école de la Révolution, a été et demeurera fidèle aux serments qu’il a prêtés. La Révolution a enfanté des héros qui resteront à jamais immortels dans la conscience de toute Algérienne et de tout Algérien.
Nous sommes appelés à renforcer l’amour de la patrie, car il est l’arme qui nous permettra d’affronter les défis et de les relever. Nous devons veiller à bien garder ce que les martyrs nous ont confié en dépôt, ainsi que le dit notre grand poète Mohammed El Aid Al-Khalifa: « Ils ont honoré leurs engagements, êtes-vous restés, pour votre part, fidèles à la promesse que vous leur avez faite? ».
Mesdames, Messieurs,
En ce moment où nous commémorons une grande date de notre histoire, il n’est pas inutile de nous retremper dans notre présent, car il y a quelques jours seulement, a été paraphé l' »Accord de Paix et de Réconciliation au Mali » sous l’égide de la médiation internationale conduite par l’Algérie. Nous nous félicitons de la conclusion de cet accord qui constitue une étape importante du processus de paix et de rétablissement de la stabilité dans ce pays voisin.
C’est le lieu, ici, de saluer le haut degré de maturité des frères maliens et leur ferme attachement à mettre fin à la crise qui a failli mettre à mal leur pays par la voie du dialogue et de la réconciliation nationale, dans le plein respect de l’intégrité territoriale, de l’unité nationale du Mali et d’une cohésion renforcée de la société malienne.
Nous saluons, par ailleurs, la volonté résolument exprimée par les parties libyennes de s’engager dans un dialogue inclusif en vue de permettre à leur pays de surmonter la crise actuelle et de se doter des institutions nécessaires à sa reconstruction.
L’Algérie continuera à apporter son plein soutien et toute sa contribution aux efforts en cours pour permettre au peuple libyen frère de préserver son unité, sa souveraineté et l’intégrité territoriale de son pays.
Au Mali, en Libye et partout ailleurs dans la sous-région, la recherche de la stabilité demeurera un souci permanent de l’Algérie en ce qu’elle contribue à la création des conditions d’une lutte efficace contre le fléau du terrorisme et ses connexions qui constituent une menace sérieuse à la sécurité de l’ensemble des pays de la région.
Nous suivons, avec beaucoup de préoccupation, les événements prévalant dans certains pays arabes frères qui endurent des atrocités dont nous connaissons la cruauté, vivent des épreuves que nous avons subies et se débattent dans les mêmes situations que celles que nous avons vécues. Nous ne pouvons qu’exprimer notre peine devant la souffrance, les affres et les tourments que leurs peuples endurent et compatir avec eux. Dans ce contexte, je réitère, en particulier, le soutien et la solidarité de l’Algérie avec le peuple tunisien frère et voisin. Nous invitons l’ensemble de ces pays frères à privilégier le bon sens en vue de réduire les fractures, régler les différends et transcender les divisions, et à emprunter la voie du dialogue et de la réconciliation pour parvenir à la paix et à la concorde.
Quant au plan intérieur, je ne puis poursuivre mon propos sans adresser un vibrant hommage et toute ma considération aux citoyens du Sud, en général, et ceux de Ghardaïa en particulier, et sans leur exprimer la reconnaissance de la Nation tout entière pour leur contribution reconnue et leurs immenses sacrifices au cours de la lutte de libération nationale et durant le processus de construction et d’édification.
La célébration, cette année, de la Fête de la Victoire, à Ghardaïa, me donne l’opportunité de m’adresser à vous, citoyennes et citoyens de Ghardaïa ainsi qu’à nos concitoyens et concitoyennes de In Salah, vous enfants de notre Algérie profonde, pétris de sagesse et de clairvoyance acquises tout au long d’une histoire séculaire faite de sacrifices et de durs et inlassables labeurs assumés pour relever les redoutables défis qu’impose une nature fortement ingrate, dont vous constituez la richesse et qui a fait votre richesse grâce aux bienfaits dont Dieu l’a dotée.
C’est grâce à ce capital inestimable, fait de courage et de don de soi, ainsi qu’à votre attachement viscéral à notre religion, qui prône la tolérance et la persévérance, que vous avez pu forger ce qui fut et demeure un des constituants majeurs de notre personnalité nationale. Mais vous l’avez fait aussi grâce à votre inclination délibérée et profonde pour la paix, ainsi qu’à votre sens de la responsabilité et de la fraternité qui a toujours guidé vos relations et prévalu en toute circonstance.
Ghardaïa, si chère à nos cœurs, a enfanté les savants les plus éminents, les poètes les plus illustres et les enseignants, ingénieurs et médecins les plus compétents. Elle peut être fière d’avoir donné à l’Algérie des hommes de la stature du savant émérite Cheikh Brahim Tfiyeche, de Cheikh Brahim Bayyoudh, de Moufdi Zakaria, de Salah Kherfi et d’autres.
Ghardaïa a connu tant d’épreuves et tant de vicissitudes. Ce qu’elle a subi a meurtri nos cœurs de peines. Il est temps qu’elle renoue avec la sécurité, la quiétude et la sérénité d’antan, elle qui a été, de tout temps, un havre de coexistence et d’entente et un symbole de concorde et de brassage culturel.
Permettez-moi de vous assurer, à l’instar du chantre de notre Révolution, le preux chevalier de la pensée et de la plume Moufdi Zakaria, puisse Allah lui accorder Sa Miséricorde, en toute sincérité, que l’amour que je voue au peuple algérien et le serment constitutionnel que j’ai, à maintes reprises, prêté, m’interdisent la moindre discrimination entre un Algérien et un autre, entre un Malékite et son frère Ibadhite. Vous êtes tous mes frères, je vous aime parce que vous êtes mes frères en religion et en piété patriotique, je vous respecte et vous défends parce que vous comptez parmi les meilleurs serviteurs de Dieu et de la patrie dans notre pays.
Mon attachement à l’unité de la Nation algérienne n’a d’équivalent que mon attachement à l’intégrité territoriale de notre pays. Et je n’éprouve aucune aversion qui puisse surpasser celle que j’ai pour la division des enfants de l’Algérie et pour le fanatisme racial, religieux ou régional, d’où qu’il vienne.
L’Etat est déterminé à poursuivre ses efforts et à ne rien épargner pour rétablir le calme dans la région de Ghardaïa tout entière. Il mobilisera tous les moyens et capacités nécessaires pour ce faire. Il va résolument de l’avant dans sa politique tendant à généraliser le développement à travers tout le territoire national. Il est décidé à extirper le pays de son sous-développement résiduel. Un tel objectif requiert des efforts conjoints de la part de toutes les forces vives, dans le cadre d’une démarche basée sur la certitude que l’Etat est hautement attaché à la préservation des intérêts du peuple et qu’il ne peut les sacrifier quelle qu’en soit la contrepartie.
Vous avez affronté récemment, comme d’autres régions du pays, des difficultés nées de la convergence de deux situations, la première liée aux problèmes inhérents à la conduite des multiples fronts que nous avons ouverts dans notre marche forcée en vue d’accélérer le développement du pays, la seconde découlant des tensions engendrées, à la fois, par les évènements survenus dans la région et par les contraintes imposées par une mondialisation effrénée de tous les échanges.
Je fais appel à votre magnanimité et à votre sagesse et vous invite à faire, avec votre Etat qui veille sur vous, front contre la division et la discorde et contre toutes formes de régression afin que nous puissions poursuivre, dans la concorde et l’entente, le processus de construction que nous avons engagé, et qui s’est concrétisé à travers des programmes et des mesures dédiées au développement du Sud.
Le Sud est indissociable de l’Algérie, et l’un ne peut exister sans l’autre. Ils constituent un seul et même corps tant et si bien que la douleur ne peut en affecter une partie sans affecter tout le corps. L’Etat s’est engagé à servir ses citoyens partout à travers le pays. Il ne saurait les délaisser ni nuire à leurs intérêts. C’est un Etat généreux qu’offense la propension de certains de ses citoyens à douter de lui, et de ses engagements. Je veux parler d’une partie de la population d’In Salah qui persiste dans ses protestations, en dépit de toutes les assurances qui lui ont été données.
In Salah est la prunelle de nos yeux. Elle n’a été avare envers l’Algérie ni de ses ressources ni de l’apport des meilleurs de ses enfants. Elle l’a gratifiée de deux richesses, celle du gaz et celle des hommes. C’est ce qui lui vaut une pleine reconnaissance et une entière gratitude, et d’être la bénéficiaire de mesures et de plans destinés à améliorer les conditions de vie de sa population et introduire un changement qualitatif qui la hissera à un niveau de développement similaire à celui prévalant au nord du pays.
Je suis peiné par les discordes irraisonnées que j’ai observées, et que j’observe encore, celles-là mêmes qui sapent la volonté de ceux qui œuvrent, jour et nuit, pour le bonheur de l’ensemble du peuple et pour la dignité et la grandeur de l’Algérie. Je suis particulièrement affligé de voir des enfants de la région poussés à nuire à l’Etat de leur pays, et de constater que d’autres tendent à mettre en doute le dévouement et l’intégrité des dirigeants de leur Etat, et à s’inscrire en faux contre le bien-fondé de leurs actions, décisions et plans conçus pour réaliser le développement du pays dans son ensemble.
Je vous invite à privilégier la sagesse et à faire prévaloir la raison, car la préservation de la santé des citoyens et de leur environnement est la ligne rouge que ni l’Etat ni nulle autre partie ne peut franchir. Les citoyens sont la véritable richesse du pays, sa richesse pérenne et inépuisable.
Je vous sais suffisamment patriotes et jalousement attachés à la patrie et à ses intérêts, suffisamment imbus de civisme pour aller dans ce sens. Je suis pleinement convaincu que des horizons prometteurs s’ouvrent devant notre grand Sud grâce à ce qui vous anime de résolution, de cœur à l’ouvrage et grâce à vos capacités reconnues et éprouvées de transcender les difficultés, relever les défis et gagner les enjeux.
Vous êtes imbus d’un sens de l’honneur qui ne peut s’accommoder d’un asservissement de votre patrie, d’une fierté qui lui refuse d’être bafouée ou d’être la proie de ses ennemis lorsque ses enfants se laissent aller à la désunion et qu’ils se dispersent en factions.
Je suis confiant que nous surmonterons, tous ensemble, dans la fraternité jamais démentie et toujours plus forte qui a toujours caractérisé les rapports entre concitoyens et dans un cadre de concertation et de dialogue serein et apaisé, respectueux des convictions de chacun, toutes les difficultés qui peuvent survenir au cours de notre parcours commun vers le progrès et le bien-être au bénéfice de la collectivité nationale dans son ensemble.
Je sais également que chacun d’entre vous place les intérêts supérieurs du pays au-dessus de toute autre considération. Aussi, devrons-nous admettre que sans une connaissance suffisante des potentialités de notre sous-sol en gaz et en pétrole et gaz de schiste, il ne nous sera pas possible de planifier les étapes futures du développement de notre pays.
C’est en gardant, en permanence, à l’esprit que nul n’a le droit et ne peut se permettre d’agir d’aucune manière pouvant attenter aux intérêts des citoyens, à l’écologie et à l’intégrité géologique de quelque zone territoriale que ce soit, que nous avons entrepris, sur la base de certitudes irréfragables, éprouvées et vérifiées, d’engager les travaux d’exploration et d’évaluation, uniquement, des potentialités du pays en gaz de schiste. Nous nous conformerons à cette option jusqu’au bout.
Cela étant dit et du moment que je vous ai livré ce qui me préoccupe au sujet du Sud de notre pays, je tiens à évoquer et clarifier un sujet qui a suscité, ces derniers jours, quelques questionnements, je veux parler du nouveau découpage territorial annoncé pour les régions du Sud et des Hauts-Plateaux.
A cet égard, je dois rassurer les citoyennes et les citoyens que les mesures arrêtées seront concrétisées dès que sera réglée la question préjudicielle liée aux procédures réglementaires. Pendant ce temps, les secteurs concernés seront mobilisés pour réunir les conditions techniques et préparer les divers moyens nécessaires, afin de garantir l’aboutissement du processus.
Mesdames, Messieurs,
J’ai des préoccupations, voire des inquiétudes dont il est utile, autant pour moi que pour vous, que je vous parle, en cette occasion où nous célébrons une date mémorable s’il en est, celle du premier signe de la naissance de l’Etat algérien moderne tant rêvé par nos martyrs, l’Etat au service du peuple algérien qui, en retour, a le devoir de le préserver et de le défendre. Ce n’est pas en restant neutre ou simple spectateur que ses citoyennes et citoyens vont assurer la pérennité de cet Etat alors que d’aucuns sont, hélas, nombreux, à se laisser aller, pour des motifs futiles, à commettre des actes de vilenie morale et d’incivilité totalement incompatibles avec les fondements et les constituants d’une citoyenneté authentique et responsable.
Etant un fils de ce peuple et pour avoir consacré ma vie à son service et partagé ses joies et ses peines, je me dois, en vertu du poste où il m’a volontairement placé, de vous parler en toute franchise et de vous dire combien je redoute la nocivité de ceux, d’entre nous, qui se sont laissés glisser sur la dangereuse pente de la politique de la « terre brûlée » dans le dessein d’arriver au pouvoir, même en mettant notre Etat en ruine et en marchant sur les cadavres des enfants de notre peuple.
Je constate que des pseudo hommes politiques, s’évertuent, matin et soir, à effrayer et démoraliser ce peuple, à saper sa confiance dans le présent et l’avenir, ce peuple qui n’a pas accordé, et n’accordera pas, de crédit à leurs sornettes, ce peuple vaillant qui réprouve le mal et la déloyauté et méprise ceux qui s’y adonnent, ce peuple qui aspire à aller de l’avant et à investir l’énergie de sa jeunesse dans une dynamique nationale tous azimuts ayant pour finalité de construire et non pas de détruire.
Cet état de fait nous met dans l’extrême obligation d’user d’un surcroît de fermeté et de rigueur, pour défendre l’Etat. C’est un devoir constitutionnel, légal, légitime et moral qui ne peut souffrir ni report ni dérobade. Les vaillants fils de cette Nation doivent se mobiliser et s’unir, pour renforcer le front intérieur, afin de parer aux risques qui guettent, à l’heure actuelle, notre région qui grouille de troubles et de menaces.
La construction de ce front intérieur nous concerne tous, le moyen d’y parvenir est le dialogue et la cohésion des rangs. Etant partisans du dialogue et acquis à ses vertus, l’acceptant tant avec ceux qui divergent avec nous sur la conception politique de la conduite des affaires du pays, qu’avec ceux qui préconisent des idées plus judicieuses que les nôtres, nous ne voyons aucun mal à aller à ce dialogue à la condition que l’on y vienne sans aucune intention préconçue de remettre en cause ce qui a été consacré conformément à la Constitution et par la volonté populaire clairement exprimée.
L’Algérie est là, et sera toujours là, par la volonté d’Allah, fière et digne grâce à ses valeureux enfants. En cette date anniversaire, je tiens à rendre un hommage mérité à tous les serviteurs de l’Etat, de ses institutions et administrations, aux vaillants éléments de l’Armée Nationale Populaire, ses officiers, sous-officiers, soldats et tous les corps de sécurité qui veillent sur nos frontières ou traquent, par monts et par vaux, les bandes terroristes et les mettent hors d’état de nuire.
Un hommage bien mérité, va, également, à tous les agents de l’Etat, dans tous les secteurs, qui veillent à sa construction, à la promotion de son économie et à la préservation des intérêts de son peuple. Je salue également l’ensemble des citoyennes et des citoyens qui œuvrent, avec le sérieux et l’enthousiasme qui les animent et avec la conscience qu’ils ont des défis que notre pays doit relever, à la dynamisation de son processus de développement, dans tous les domaines, et à sa prospérité.