MESSAGE DU PRÉSIDENT BOUTEFLIKA A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars de chaque année. Voici le texte intégral:
« Mesdames, Messieurs, Le 8 mars, un rendez-vous incontournable que nous avons coutume de célébrer, est l’occasion pour nous d’évoquer la référence symbolique de la Journée internationale de la femme et de retracer singulièrement le parcours militant et les acquis de la femme algérienne qui a réussi, en tout temps, à imposer sa présence et sa compétence avec mérite. Cette journée nous l’avons voulue exceptionnelle dans notre société car elle rappelle à la mémoire les réalisations accomplies par la femme algérienne à la faveur d’un riche parcours qui lui a permis d’assumer pleinement son rôle en tant qu’élément de stabilité et de sécurité et comme symbole de courage et de persévérance, au sein de la famille et de la société où elle exerce ses droits et accomplit ses devoirs en toute liberté et équité.
La femme algérienne a participé activement à la résistance face à l’occupation coloniale, et à la glorieuse guerre de libération partant de sa conviction que sa liberté était indissociable de celle de la patrie. Je m’incline à la mémoire de nos martyrs, femmes et hommes, que Dieu leur accorde sa sainte miséricorde et tiens à exprimer toute ma considération à mes sœurs moudjahidate, en leur souhaitant santé et longue vie, qu’elles puissent assister au développement de l’Algérie à la libération de laquelle elles ont contribué. Mesdames, La femme algérienne est en droit, aujourd’hui, de s’enorgueillir de ses acquis, des réalisations et des progrès qu’elle a accomplis et qui ont renforcé sa place et forcé l’admiration dans son environnement local et régional. Outre la libération de la patrie du joug colonial, la révolution de Novembre a rendu possible la réalisation de nombreux autres objectifs dont l’émancipation de la femme sur le plan politique en lui accordant des droits et l’égalité des chances depuis l’avènement de l’Etat algérien indépendant, fruit de sa contribution à la révolution.
Nous avons œuvré à consacrer cette démarche pour la promotion des droits de la femme et veillé à lui assurer politiquement et socialement les mêmes droits que son frère l’homme. Notre peuple peut se prévaloir de l’équité consacrée dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement, entre les filles et les garçons. L’on y constate même que les étudiantes dépassent leurs frères étudiants en nombre. Les Algériens et Algériennes peuvent également être fiers des domaines investis par la femme dans le monde du travail, non seulement dans certains métiers à caractère social comme c’est le cas dans d’autres pays, mais aussi dans le corps de la magistrature, dans la défense nationale et les corps de sécurité où l’Algérienne assume désormais les plus hauts grades et assure les plus hautes responsabilités.
Dans le secteur économique, la femme tend à égaler son frère l’homme dans le domaine de l’entrepreneuriat économique, notamment parmi les jeunes. Aussi, sommes-nous fiers des responsabilités qu’elle assume dans le secteur économique à la tête d’entreprises économiques importantes et même d’organisations patronales. J’aimerai rappeler ici le rôle important de l’Etat dans la promotion de la participation économique de la femme rurale à travers la mise en place d’un nombre de dispositifs encourageant leurs initiatives. Et c’est dans ce cadre que nous avons amorcé depuis déjà une décennie la promotion de la participation politique de la femme. Les dispositions constitutionnelles et législatives que nous avons adoptées ont permis de faire de l’Algérie un pays pionnier en matière de représentation féminine au Parlement, avec près de 130 élues.
Nous pouvons aussi être fiers de la représentation de plus en plus croissante des femmes au sein des Assemblées locales élues. C’est dans cette optique que nous avons inclus dans la dernière révision constitutionnelle la responsabilité de l’Etat d’oeuvrer en faveur de la parité entre les femmes et les hommes dans le monde du travail et pour l’accès de la femme aux postes de responsabilité dans les institutions et administrations publiques, et dans le secteur économique. En somme, l’Algérie peut être fière des droits et de la place que la femme a acquis dans tous les domaines.
L’histoire retiendra cette avancée remarquable de la femme algérienne tout comme elle retiendra ses hauts faits durant le combat libérateur mais aussi tout au long des six décennies d’édification et de construction post indépendance ainsi que sa capacité de résilience et ses sacrifices pour la sauvegarde de l’Etat algérien durant la tragédie nationale. Mesdames, Cette brève évocation du parcours de la femme dans notre pays, nous permet de rappeler que cette journée mondiale doit être l’occasion d’exprimer notre fierté à l’égard de notre pays et des femmes algériennes, de leurs acquis et des réalisations accomplies, et non une journée de revendications et de luttes comme c’est le cas dans de nombreuses régions du monde, y compris dans les pays développés où la lutte, par exemple, pour l’égalité salariale est en tête des revendications pour célébrer cet événement. La célébration de la journée mondiale de la femme en Algérie doit être l’occasion d’exhorter les femmes algériennes à accomplir leurs nombreux devoirs au service de la famille et de la Patrie, des devoirs qui procèdent de la place de la femme dans notre pays mais aussi des défis qui se posent à l’Algérie dans un monde en proie à des changements effrénés.
Mesdames,
Le premier devoir sur lequel j’insiste en cette journée est la nécessité pour la femme de continuer d’assumer son rôle historique, celui de la sauvegarde de notre authenticité et l’éducation de nos générations montantes. L’Algérie a, en effet, décidé d’accéder au monde de la technologie, mais nous sommes tous conscients que le monde d’aujourd’hui et ses mécanismes technologiques tendent à servir l’hégémonie des autres civilisations, des civilisations avec lesquelles nous sommes tenus de cohabiter, en préservant notre civilisation et notre identité avec sa triple composante l’Islam, l’arabité et l’amazighité et en consacrant une place à notre pays libéré au prix de sacrifices qui resteront gravés dans notre Histoire nationale et dans l’Histoire du monde contemporain. Aussi, j’exhorte les femmes algériennes, mères honorables, à veiller à la formation et à l’éducation des générations montantes.
Notre peuple algérien vaillant a fait triomphé la concorde civile et la réconciliation nationale sur la discorde (fitna) et la destruction et oeuvré laborieusement à réconcilier les Algériens et Algériennes avec eux-mêmes et avec leur patrie. Ce choix essentiel inscrit dans la charte de paix et de réconciliation adoptée en toute souveraineté par le peuple algérien, nous interpelle autant que nous sommes en vue de sa consécration sur tous les plans. C’est là qu’intervient le rôle fondamental de la famille et de la mère en particulier pour inculquer nos valeurs ancestrales et le sens civique aux générations montantes pour renforcer les fondements de l’école, ce qui nous permettra de lutter contre la propagation de la violence dans nos société, les fléaux de la drogue et des dangers qu’ils représentent pour nos générations montantes et pour le cadre de vie que nous ambitionnons d’atteindre dans un pays civilisé et authentique où le peuple aspire au développement et à davantage de prospérité économique et sociale. Inculquer la culture de l’effort et du travail à nos enfants et au sein de notre société est parmi les devoirs de la femme dans notre pays. Dieu le tout puissant nous incite dans le saint Coran au labeur. Le travail est source de force dans tous les domaines notamment économique.
Aujourd’hui, notre pays a plus que jamais besoin de promouvoir l’esprit et la culture du travail pour que l’on puisse construire une Algérie digne et fière, affranchie de la dépendance excessive aux hydrocarbures et partant des fluctuations du marché mondial et des crises économiques qui pourraient impacter notre processus de construction et d’édification.
Mesdames, Messieurs,
J’exhorte la femme algérienne à redoubler d’efforts pour être à la hauteur des attentes et de la responsabilité qui lui incombe dans la construction de l’avenir de l’Algérie. Etant aujourd’hui à l’avant-garde des promoteurs de la réforme et demeure un des garants de la stabilité et du progrès de notre pays, elle est appelée à relever les prochains défis et à renforcer les fondements de la société que nous continuerons à bâtir avec détermination et persévérance, une société authentique et moderne, tolérante et solidaire, fondée sur l’Etat de droit et soucieuse de construire une économie de plus en plus forte à même de garantir une prospérité durable à notre peuple. Je vous félicite en cette heureuse occasion et vous souhaite davantage de succès et de réussite. Vive l’Algérie ».
Source/APS