ACTIVITÉS DE MONSIEUR MESSAHEL DANS LE CADRE DE LA 69ÈME SESSION DU COMITÉ EXÉCUTIF DU PROGRAMME DU HCR
Messahel prend part lundi à Genève à la 69ème session du comité exécutif du programme du HCR
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel a pris part lundi à Genève, à la 69ème session du comité exécutif du programme du Haut-commissaire pour les réfugiés (HCR).
Partant du constat du nombre de plus en plus importants des personnes contraintes à fuir leur pays à travers le monde, le ministre des Affaires étrangères a souligné que « la réunion du comité exécutif devrait s’inscrire dans la perspective d’offrir à tous les participants l’opportunité d’échanger leurs préoccupations et leurs espoirs sur la problématique des réfugiés et la prise en charge de leurs besoins en matière d’aide et de protection en raison de leur vulnérabilité toute particulière « .
M. Messahel a rappelé qu’au fil des années, « les conflits et les guerres tout autant que la pauvreté, la famine et les conditions météorologiques extrêmes continuent de forcer des dizaines de millions de personnes à l’exil ».
Le chef de la diplomatie algérienne a également souligné que la problématique des réfugiés soulève un certain nombre de préoccupations liées notamment au fait que « les réfugiés continuent d’être installés dans les pays en développement, souvent limitrophes, éprouvant, chacun, ses propres difficultés socioéconomiques ».
A cela s’ajoute, selon le ministre, le fait que « les solutions durables deviennent de plus en plus hors de portée, ce qui a contribué, nous en sommes témoins, à l’évolution exponentielle du nombre des personnes relevant du mandat du HCR ».
A cet égard, M. Messahel a indiqué que « cette orientation ne tient pas compte des réalités socioéconomiques des pays d’autant que la collecte de fonds nécessaires à l’action humanitaire devient un exercice des plus laborieux, non seulement pour le HCR, mais pour l’ensemble du système des Nations unies ».
Les inquiétudes des pays d’accueil « doivent être prises en compte »
Le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel a affirmé, lundi à Genève, que les inquiétudes des pays d’accueil des réfugiés doivent être prises en compte, plaidant pour « un engagement renouvelé » en faveur de la prévention et de la résolution des conflits dans le respect du droit international.
La réunion du comité exécutif du programme du Haut-commissariat pour les réfugiés doit consacrer son engagement à « examiner la problématique du déplacement forcé en tenant compte des inquiétudes tout aussi réelles que légitimes exprimées par les pays d’accueil », a-t-il souligné dans son intervention devant la 69ème session de ce comité.
Il a ajouté que cette approche devra s’appuyer sur « un engagement renouvelé en faveur de la prévention et de la résolution des conflits dans le cadre du respect des règles et principes du droit international et de la charte des Nations unies » et « un partage équitable et prévisible de la charge au plan mondial autant en termes d’admission des réfugiés, qu’en termes de protection ou, encore, de la mise en œuvre de solutions durables en leur faveur ».
Selon le chef de la diplomatie algérienne, « la réussite de cette approche réside, dans une large mesure, dans notre capacité à agir, individuellement et collectivement, sur les causes profondes des déplacements forcés de manière à, sinon inverser, du moins mettre un terme à la hausse constante du nombre de réfugiés à travers le monde ».
Abordant les aspects liés à la finalisation du pacte mondial sur les réfugiés, le ministre des affaires étrangères a soutenu que « ce pacte, outre le fait qu’il constitue un jalon de plus dans la consolidation du multilatéralisme, marque l’ambition à aller de l’avant dans la prise en charge de la problématique complexe des déplacements forcés ».
Il a, à cet égard, mis l’accent sur le fait que « les résultats attendus de ce pacte ne peuvent être à la hauteur de l’ambition, que si sa mise en œuvre bénéficie de l’adhésion et de l’appui de tous sur la base d’une solidarité internationale agissante ».
« Il est tout aussi nécessaire d’accompagner cette mise en œuvre par la création d’un mécanisme concret de partage de la charge et des responsabilités », a-t-il plaidé, relevant qu’ »une première étape sur cette voie serait le parachèvement de l’exercice visant à mesurer l’impact, sur les communautés et les pays d’accueil, de la présence des réfugiés, notamment le cas de pays abritant un grand nombre de réfugiés pour des périodes prolongées ».
L’enlisement des conflits « est à l’origine de situations qui nous interpellent »
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel n’a souligné que soixante-dix ans après la signature de la convention de Genève sur les réfugiés, «nombre de crises continuent de produire des effets désastreux poussant des millions de personnes à chercher à obtenir une protection et l’espoir d’un avenir meilleur ».
Dans son intervention devant la 69ème session du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissariat pour les Réfugiés, Il a rappelé qu' »en Afrique, au Proche et Moyen-Orient et en Asie, l’enlisement des conflits est à l’origine de situations qui nous interpellent, où les victimes attendant des actions fortes faites d’engagements crédibles pour des solutions durables ».
S’agissant de la contribution de l’Algérie, M. Messahel a indiqué qu »en tant que terre traditionnelle d’asile, elle reste attachée à sa politique bienveillante à l’égard des réfugiés et des personnes déplacées présents sur son territoire et que cela procède d’une profonde conviction forgée tout au long de son histoire ».
« Elle accueille, depuis plus de quatre décennies, des dizaines de milliers de réfugiés sahraouis et prend en charge l’essentiel de l’assistance et de la protection auxquelles ils ouvrent droit en tant que réfugiés, reconnus par les Nations unies », a-t-il rappelé.
M.Messahel a également rappelé que « l’Algérie accueille des réfugiés et des personnes déplacées d’autres pays éprouvant les conflits et l’instabilité, dont 40.000 ressortissants syriens qui ont opté pour un séjour en Algérie suite à la crise qui secoue ce pays », ajoutant que « l’Algérie a mis en place en leur faveur un dispositif, toujours en vigueur, prévoyant, notamment, des facilités d’accès à l’éducation, aux services de santé, au marché du travail ».
Le chef de la diplomatie algérienne a réaffirmé que « l’Algérie soutient les efforts visant le règlement du conflit du Sahara occidental et de la crise syrienne afin de permettre aux réfugiés de retourner dans leur terre natale, une fois les conditions de stabilité et de sécurité réunies ».
Il a conclu en appelant à un « engagement de tous pour faire plus, pour protéger les personnes persécutées, réfugiées, ou déplacées, car la mobilisation n’est pas une option, mais une urgence sous peine de faillir au devoir d’assistance ».
Messahel s’entretient à Genève avec le haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, s’est entretenu lundi à Genève, avec le haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi.
L’entretien qui s’est déroulé en marge de la 69ème session du comité exécutif du programme du haut commissariat pour les réfugiés, a porté sur les questions inscrites à l’ordre du jour de la nouvelle session de ce comité ainsi que sur la problématique des réfugiés et des déplacements forcés.
Le chef de la diplomatie algérienne a réitéré, à l’occasion, la conviction de l’Algérie que ces questions ne peuvent être résolues durablement qu’en s’attaquant aux causes profondes que sont les crises, les conflits et le manque de développement dans plusieurs régions du monde.
Le haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés a indiqué qu’il partage cette vision orientée vers la prise en charge des causes profondes des phénomènes des réfugiés et des déplacements forcés, et qu’il s’agit là de l’exercice le plus important, au lieu de s’attaquer seulement aux résultats.
Il s’est réjouit, à ce titre, de la qualité de la coopération entre le HCR et l’Algérie et des perspectives de son développement.
M.Messahel a réitéré l’invitation adressée à M. Grandi pour effectuer une visite de travail en Algérie.
Source : MAE