Prochaine présidentielle: amorce d’un processus de « rénovation institutionnelle et politique » (SG Présidence)
ALGER – Face aux options qui s’offrent en cette situation de crise que traverse le pays, notamment la proposition de la constituante et d’une période de transition, les pouvoirs publics ont opté pour une démarche « plus sûre, plus rationnelle », à savoir l’organisation d’une élection présidentielle libre et incontestable devant constituer l’amorce d’un processus de « rénovation institutionnelle et politique », a indiqué le secrétaire général de la présidence de la République, Noureddine Ayadi.
En effet, l’option pour une période de transition « implique nécessairement la mise entre parenthèses des institutions constitutionnelles en place pour leur substituer des entités sui generis (spéciales) autoproclamées, agissant en dehors de tout cadre juridique et institutionnel », a noté M. Ayadi dans une interview accordée mardi à des organes de la presse nationale, dont l’APS (lire l’intégral sur www.aps.dz).
Cela reviendrait à mettre en place un « pouvoir de fait, improvisé, soumis aux aléas de rapports de forces fluctuant et qui ouvrirait la voie à l’anarchie et à l’aventurisme, ainsi qu’aux ingérences de toutes sortes avec ce qu’elles comportent comme périls et menaces pour la sécurité de l’Etat dans un contexte géopolitique perturbé et hostile », a-t-il mis en garde.
Cette option est, « à l’évidence, de nature à faire perdurer la crise, au moment où le peuple réclame une issue à celle-ci et où le pays a besoin de solution et de stabilité », a prévenu le secrétaire général de la présidence de la République.
L’option de la présidentielle permettra, en revanche, a-t-il plaidé, d’élire un Président jouissant de « toute la légitimité » et de la « confiance des citoyens » et qui pourra engager le pays dans des réformes institutionnelles, économiques et sociales.
Quant aux modalités d’organisation de cette élection présidentielle, elles doivent reposer sur l’élaboration du consensus « le plus large possible » et c’est dans ce cadre que s’inscrivent les précédents appels du chef de l’Etat au dialogue et à la concertation, a-t-il souligné.
L’obtention de ce consensus nécessitera des efforts, mais l’Etat a « foi » dans le sens des responsabilité et dans la sagesse de la classe politique, de la société civile, de l’élite intellectuelle et des citoyens, a affirmé M. Ayadi, faisant valoir que la situation et les enjeux qui lui sont subséquents, « commandant de taire les divergences pour s’attacher à faire valoir le seul intérêt national, celui de la réussite de l’élection présidentielle ».
L’autre fondement sur lequel repose la démarche des pouvoirs publics est le rétablissement de la confiance des citoyens en leur Etat et ses institutions. Dans ce cadre, la conduite du processus de dialogue et de concertation sera confié à un panel de personnalités nationales « dont le parcours honorable et la crédibilité peuvent être un gage de succès du dialogue politique », a-t-il assuré.
Tout le monde étant conscient qu’il y a une crise de confiance, l’intérêt national oblige le chef de l’Etat à poursuivre sa mission et sa mission l’amène à rechercher des solutions « acceptables », a indiqué le secrétaire général de la présidence de la République, expliquant que c’est la raison pour laquelle il est apparu approprié de confier la conduite du dialogue à un panel de personnalités qui disposent de l’autorité morale et de la crédibilité nécessaires.
Ces personnalités seront indépendantes, sans affiliation partisane, sans ambition électorale et qui émergent du fait de leur autorité morale et de leur légitimité historique, politique ou socioprofessionnelle.
Le dialogue doit revêtir le caractère le plus inclusif possible
Ce choix constitue « un gage de bonne foi et un geste d’apaisement de nature à tempérer les tensions politiques » et constitue une garantie pour une participation large au dialogue politique et pour remédier à la crise de confiance, a développé M. Ayadi, estimant qu’il devrait être de nature à débloquer les oppositions de forme et de fond et surtout rassurer sur les conditions du déroulement des élections.
Le chef de l’Etat souhaite que l’attention soit focalisée sur l’essentiel et l’important, afin de s’entendre sur des mesures « réalistes et pragmatiques » qui font avancer le pays, a-t-il dit, soulignant, à cet égard, que « la confusion sciemment et pernicieusement entretenue entre le pouvoir (ou le régime) et l’Etat, est au mieux nuisible et au pire subversive ».
Cette confusion, a-t-il encore mis en garde, est « particulièrement dangereuse » pour le pays et « sert les agendas de ceux pour qui l’affaiblissement de l’Algérie, constitue un objectif stratégique. La réalisation de cet objectif passe évidemment par la fragilisation de l’Etat et de sa colonne vertébrale, l’Armée nationale populaire ».
S’agissant du mandat de ce panel et sur quoi porterait le dialogue, deux points sont à retenir. Le premier c’est le mécanisme, à savoir l’autorité électorale indépendante qui aura pour mandat d’organiser et de contrôler le processus électoral dans toutes ses étapes.
Ayadi a rappelé, à ce propos, que le chef de l’Etat a indiqué que cet organe pourrait prendre en charge les prérogatives de l’Administration publique, en matière électorale et donc aura compétence sur tout le territoire national et disposera forcément de démembrements au niveau des wilayas, des communes et des circonscriptions électorales de notre communauté à l’étranger.
Le deuxième point sur lequel portera le dialogue c’est le cadre juridique, car la mise en place de cet organe nécessitera l’adoption d’une loi spécifique, ainsi que l’adaptation, en conséquence, du dispositif législatif et réglementaire, notamment la loi électorale, qu’il conviendra de réviser pour y introduire toutes les garanties de régularité, d’impartialité et de transparence du scrutin.
Le processus de dialogue doit revêtir le caractère « le plus inclusif possible », a soutenu le secrétaire général de la présidence de la République, précisant que le panel de personnalités pourra donc inviter toute partie qu’il estime nécessaire pour la conduite de sa mission, notamment les partis politiques, les organisations socioprofessionnelles, les personnalités nationales, les représentants de la société civile, y compris ceux du mouvement populaire (Hirak).
Le chef de l’Etat a, dans chacun de ses discours, salué la maturité politique et le civisme du peuple et maintes fois souligné que l’aspiration légitime au changement a été pleinement entendue et qu’elle se trouve désormais au cœur des préoccupations de l’Etat, a également rappelé M. Ayadi.
Concernant la date du prochain scrutin présidentiel, les pouvoirs publics considèrent qu’il est souhaitable qu’elle soit la plus rapprochée possible, en raison des conséquences néfastes d’une prolongation de la situation actuelle sur le fonctionnement des institutions, sur l’économie et sur l’état des relations internationales.La prochaine élection présidentielle revêt un caractère « déterminant » pour l’avenir de notre pays et constitue « l’amorce d’un processus de rénovation institutionnelle et politique, attendu par tous, et qui sera engagé par le président de la République élu », a affirmé le secrétaire général de la présidence de la République.
Source: APS