INTERVENTION DE M. ABDELKADER MESSAHEL À L’OCCASION DE LA CÉLÉBRATION DE LA JOURNÉE DE LA DIPLOMATIE ALGÉRIENNE ET DE LA JOURNÉE DE L’ONU
INTERVENTION
de M. le Ministre des Affaires Maghrébines,
de l’Union Africaine et de la Ligue des Etats Arabes
à l’occasion de la Célébration
de la Journée de la diplomatie algérienne
et de la Journée des Nations Unies
(Alger, le 24 octobre 2016)
Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Monsieur le Secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires Etrangères, Ignacio Ybanez, et Cher Ami,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs
Chers invités.
Chaque année, nous célébrons le 8 Octobre la Journée Nationale de la Diplomatie algérienne.
Ce jour est important pour plusieurs raisons.
D’abord, parce qu’il a vu l’Algérie indépendante adhérer souverainement à l’Organisation des Nations Unies et reprendre ainsi la place qui est la sienne dans le concert des Nations. C’était le juste aboutissement du serment de Novembre.
En second lieu, parce que la levée, le 08 octobre1962, de l’emblème algérien et son alignement haut dans les airs avec ceux des Nations libres sur l’esplanade des Nations Unies à New York, et partout ailleurs, restaurait symboliquement l’égalité de la Nation algérienne avec les autres nations du monde.
En troisième lieu, parce qu’il n’y a peut être pas plus grand hommage rendu, en ces temps-là, à la mémoire des martyrs morts pour l’indépendance de l’Algérie que la reconnaissance par les autres peuples de la légitimité et la justesse de la cause pour laquelle ils ont consenti le sacrifice suprême.
En quatrième lieu, il n’y a peut être pas plus grande condamnation, par les peuples et par l’Histoire, du système colonial et de ses terribles méfaits et de son inéluctable faillite que cette éclatante reconnaissance, à travers l’indépendance de l’Algérie, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à vivre librement.
Cette vérité historique rappelle aujourd’hui avec force à ceux qui en doutent encore que les peuples comme les individus naissent pour vivre et surtout pour vivre libres, et que ce principe a été toujours le premier des droits de l’homme.
C’est pourquoi, tout au long de sa jeune histoire de Nation indépendante, l’Algérie est restée fidèle à ce principe et qu’elle soutiendra avec constance le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Elle considère, dans le même temps, que ce droit est non négociable et qu’elle travaillera sans relâche à la promotion des droits de l’homme pour tous les peuples.
Mesdames, Messieurs,
La commémoration de cette Journée est importante aussi parce qu’elle est également célébrée conjointement avec la Journée des Nations Unies et qu’elle est placée sous le thème de la diplomatie économique.
Les relations de partenariat étroit et toujours renouvelé que l’Algérie entend entretenir avec l’Organisation des Nations Unies et l’ensemble de son système est motif de satisfaction sur lequel je ne m’étendrais pas.
Je tiens seulement à relever la contribution fondamentale que les Nations Unies ont apportée à l’aboutissement de quelques unes des grandes initiatives économiques de portée mondiale auxquelles le nom et les efforts consentis par mon pays sont intimement associés.
Je citerais, à ce titre, toute la dynamique en faveur d’un nouvel ordre économique international fondé sur la justice, l’égalité des peuples et la solidarité réelle entre les nations, dynamique née au sommet d’Alger en 1973 du Mouvement des Pays Alignés, et pour laquelle l’ONU a été à la fois la tribune la mieux indiquée et un avocat très engagé.
Je citerais aussi le NEPAD, cette forte expression de la volonté de l’Afrique de se prendre en mains et de s’approprier son propre destin dans une démarche de rupture profonde avec les logiques d’assistance héritées de l’ère coloniale, et qui a permis à notre continent de se relever, de devenir aujourd’hui le continent de l’avenir avec des taux de croissance très honorables et prometteurs et de redonner à ses peuples la confiance en eux-mêmes. L’appui multiforme fourni par l’ONU à l’Afrique pour avancer dans cette voie est méritoire.
Je citerais également l’affirmation du Groupe des 77 dans les questions économiques internationales et les espaces et les opportunités de négociations et de partenariats offerts à cette fin par les Nations Unies.
Je tiens enfin à souligner tout l’intérêt que nous accordons au développement de notre coopération avec l’ONU, en particulier lorsqu’il s’agit de faire face aux nouveaux défis globaux tels que le terrorisme international, le trafic de stupéfiants, la migration illégale, la cybercriminalité, le blanchiment d’argent ou encore l’action commune contre les fléaux en expansion du racisme, de la xénophobie et de plus en plus de l’islamophobie.
La dimension économique de cette diplomatie multilatérale a été d’une grande utilité pour la réalisation des objectifs de l’Algérie et des pays du tiers Monde pour l’exercice effectif de leur souveraineté sur leurs ressources naturelles au bénéfice de leurs peuples.
Cette diplomatie économique multilatérale s’est adaptée aux évolutions de la scène internationale qui ont elles-mêmes nécessité des réformes structurelles au niveau national.
Mesdames, Messieurs,
Depuis son élection à la magistrature suprême en 1999, le Président Abdelaziz Bouteflika s’est attelé à accorder une place de plus en plus importante à la dimension économique dans la politique extérieure de notre pays, en en approfondissant la vision et en modernisant les instruments de sa mise en œuvre.
Cette diplomatie économique a jeté les bases d’une stabilité macroéconomique qui permet à l’Algérie de résister et s’adapter aux chocs récurrents des crises financières et pétrolières mondiales.
Aujourd’hui, l’accent est mis de manière prioritaire et selon une approche pragmatique sur la promotion de partenariats économiques et commerciaux en soutien à la mise en œuvre de notre nouveau modèle de croissance visant à répondre aux impératifs d’accélération de la modernisation et de la diversification de l’économie nationale.
Les efforts en cours se sont traduits par la mise en place de nouveaux instruments pour une mobilisation accrue de capitaux tant nationaux qu’internationaux pour faire de notre pays une nation émergente bénéficiant d’une meilleure intégration régionale, continentale et mondiale.
Ces mesures sont au cœur de la stratégie économique compétitive qui est mise en œuvre pour stimuler l’investissement productif et ainsi élargir l’offre de biens et de services éligibles à répondre aux exigences du marché national et des marchés régionaux et internationaux.
Notre appareil diplomatique participe activement à l’application de cette stratégie. Des progrès ont été ainsi enregistrés à travers des flux d’investissements en constante progression particulièrement dans les secteurs hors hydrocarbures et l’intérêt croissant que suscite notre pays auprès d’investisseurs potentiels dans plusieurs régions du monde.
Les efforts se poursuivent et s’intensifient pour valoriser pleinement l’atout que représente notre marché de l’investissement dans un contexte de conjoncture difficile et de transition laborieuse de l’économie mondiale vers un nouveau système où les nouvelles technologies seront dominantes.
Ces efforts s’orienteront de plus en plus en direction de l’Afrique qui, par son fort potentiel de croissance, constitue la région du monde où le développement d’un partenariat global avec notre pays est des plus prometteurs.
Le forum africain d’investissements et d’affaires prévu à Alger en décembre prochain et qui est placé sous le signe « de travailler ensemble pour réussir ensemble » ouvrira certainement des perspectives réelles à la densification de nos relations économiques et commerciales avec l’Afrique et confortera les investissements hautement stratégiques et structurants que notre pays a fait en direction du Continent, à travers la réalisation de la route transsaharienne Alger-Lagos, facteur majeur de désenclavement du Sahel, de rapprochement entre les peuples et pays de la région et d’intensification des échanges commerciaux.
Dans cette même approche de solidarité régionale, l’Algérie continuera d’assurer la formation à grande échelle dans ses universités, ses écoles et ses instituts spécialisés au profit de jeunes africains.
Je voudrais, aussi, en cette occasion solennelle, rendre hommage à tous nos aînés les architectes de la diplomatie de combat qui a porté haut et fort la voix du peuple algérien en lutte pour sa libération. Parmi eux figurent d’illustres disparus. D’autres sont encore présents parmi nous dans cette salle. Nous leur exprimons nos vœux de longue vie et de bien-être et notre reconnaissance pour la précieuse contribution qu’ils continuent à ce jour d’apporter à nos côtés au rayonnement de l’Algérie à travers sa diplomatie. Une diplomatie sage et clairvoyante que conduit le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Nous voulons œuvrer à faire que leur exemple soit une source permanente d’inspiration pour les générations successives de diplomates algériens.
Il me plait, enfin, de féliciter vivement les nouveaux lauréats de la onzième promotion de l’Institut diplomatique et des Relations Internationales qui font partie de cette nouvelle relève constituée de jeunes diplomates, hommes et femmes, qu’il m’a été donné en plusieurs circonstances de côtoyer, de connaitre et d’apprécier leurs compétences et leurs qualités humaines.
A toutes et à tous, je leur souhaite bonne chance dans ce métier passionnant, exigeant et redoutable qu’ils ont choisi au profit de la promotion et de la défense des valeurs et des intérêts de l’Algérie pour lesquels de nombreuses générations se sont sacrifiées.
Je vous remercie.