Sommet de l’UA: décisions clés pour accélérer la transformation de l’Afrique
ADDIS-ABEBA- Le 32ème sommet de l’Union africaine (UA), dont les travaux se sont achevés lundi soir à Addis-Abeba, a adopté plusieurs décisions clés sur des dossiers stratégiques, contenant des solutions visant à accélérer la transformation tous azimuts de l’Afrique.
Les chefs d’Etat et de gouvernements africains, dont le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à ce sommet, ont abordé de nombreuses questions importantes et stratégiques pour le continent, pour l’organisation continentale ainsi que pour les Etats membres.
Les dirigeants africains ont approuvé les recommandations des ministres du Commerce de l’UA concernant un modèle de libéralisation tarifaire qui sera utilisé par les Etats membres pour établir les listes de concessions tarifaires.
Ils ont approuvé aussi la désignation des produits sensibles et de la liste d’exclusion sur la base des critères de sécurité alimentaire, sécurité nationale, recettes fiscales, moyens de subsistance et industrialisation.
Le sommet de l’UA a décidé que les Etats membres souhaitant nouer des partenariats avec des tiers devraient informer l’Assemblée avec l’assurance que ces efforts « ne porteront pas atteinte » à la vision de l’UA de créer un marché africain commun.
Il est demandé aux ministres de l’UA chargés du commerce à achever les négociations sur l’investissement, la politique de concurrence et les droits de propriété intellectuelle, et soumettre les projets de textes juridiques à la session de janvier 2021 de l’Assemblée pour adoption par la Commission technique spécialisée sur la justice et les questions juridiques.
L’Assemblée a délégué au Conseil exécutif le pouvoir d’examiner et d’approuver le statut et le règlement intérieur des structures de gouvernance de l’Agence de développement de l’Union africaine, AUDA/NEPAD, lors de la 35ème session ordinaire du Conseil exécutif prévue à Niamey (Niger) en juin 2019.
Longtemps critiquée pour sa lourdeur administrative et son inefficacité, l’UA avait chargé en 2016 le leader rwandais Paul Kagame de réfléchir à une réforme visant notamment à garantir l’autonomie financière de l’organisation pour lui donner les moyens de sa souveraineté politique.
Kagame a décidé de tailler dans les dépenses de l’UA, en limitant le nombre de sommets et de commissions, et à réduire sa dépendance à l’égard des donateurs étrangers. Il a aussi suggéré qu’elle circonscrive ses priorités à la sécurité, la politique et l’intégration économique.
Le sommet africain a demandé au président de la Commission d' »accélérer » les efforts visant à organiser à Addis-Abeba, en 2019, une conférence internationale sur la réconciliation en Libye sous les auspices de l’UA et de l’ONU.
L’UA a rendu hommage aux pays contributeurs de troupes et de forces de police de l’AMISOM, pour les « immenses sacrifices » consentis dans la promotion de la paix, de la sécurité, de la stabilité et de la réconciliation en Somalie.
La Conférence a réaffirmé sa détermination à « intensifier » ses efforts en vue d’une action de prévention des conflits plus efficace en Afrique, exprimant sa « profonde » préoccupation devant la recrudescence des attaques terroristes dans certaines parties du continent et réitérant la détermination de l’UA à « débarrasser l’Afrique du fléau du terrorisme extrémisme violent, qui ne peut être justifié en aucune circonstance.
L’Assemblée a donné mandat à la Commission afin de fournir un appui technique aux Etats membres pour accélérer la mise en œuvre de la taxe de 0,2%, de faciliter la participation du Comité des quinze ministres des Finances (F15) à l’examen du rapport d’audit annuel de l’Union.
Elle a souligné la nécessité de faciliter un retrait de la F15 pour évaluer les mécanismes de ses méthodes de travail et examiner les modalités permettant d’accélérer la mise en œuvre des décisions relatives au financement de l’Union.
L’Assemblée a adopté, par ailleurs, les instruments juridiques en l’occurrence le Projet de traité portant création de l’Agence africaine des médicaments, un projet de statut de la Commission africaine de l’audiovisuel et du cinéma, un projet de statut du Centre international de l’Union africaine pour les filles, ainsi qu’un autre projet relatif à l’Education femmes en Afrique.