République Algérienne Démocratique et Populaire

Ambassade d'Algérie en France

Allocution de Monsieur Ahmed OUYAHIA, Premier Ministre, à la Réunion des Partenaires à la Tripartite pour la signature de la Charte sur le Partenariat Sociétaire

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Bismillah Errahmane Errahim.

Monsieur le Secrétaire Général de l’UGTA,
Messieurs les Ministres,
Messieurs les Présidents des Organisations des entreprises publiques et privées,
Mesdames et Messieurs les représentants de la presse.

C’est avec un grand plaisir que les membres du Gouvernement ici présents et moi-même, sommes venus prendre part à cette réunion tripartite que la Centrale syndicale a convié.

Je tiens aussi à dire notre plaisir de nous retrouver, une nouvelle fois, avec les responsables des Organisations patronales publiques et privées signataires du Pacte national économique et social de croissance.

Cette rencontre revêt une dimension particulière du fait des difficultés financières auxquelles le pays est confronté.

Mesdames et Messieurs,

C’est le lieu de rappeler que notre pays fait face à des difficultés financières sérieuses générées par la chute des recettes des hydrocarbures. Ces difficultés se reflètent à travers un déficit budgétaire significatif, mais aussi, à travers un déficit sensible de la balance des paiements accompagné d’une érosion préoccupante de nos réserves de change.

Cette situation nous interpelle d’autant plus que notre pays doit maintenir un puissant processus de développement économique et social initié par Monsieur le Président de la République depuis 1999, et préserver l’encouragement à l’investissement ainsi qu’un réponse robuste et multiforme à la forte demande d’emplois.

Face à cette situation et à ces défis, et en application des instructions de M. le Président de la République, le Gouvernement a déjà pris des mesures importantes que je voudrais résumer ici.

En premier lieu, les emprunts contractés par le Trésor auprès de la Banque d’Algérie depuis l’amendement de la Loi sur la Monnaie et le Crédit permettent à l’Etat de clôturer le présent exercice budgétaire sans difficultés majeures.

En second lieu, ces mêmes emprunts ont permis aux Services de l’Etat de régler déjà près de 270 milliards DA de créances détenues par des entreprises publiques, privées ou même étrangères à la suite de l’exécution de contrats publics. Cette opération se poursuivra jusqu’à l’apurement de toutes les situations encore en instance.

En troisième lieu, le Gouvernement a pris les mesures nécessaires pour que soient soldées toutes les situations qui demeuraient pendantes avec les banques. Cela a permis d’injecter plus de 1000 milliards DA de liquidités supplémentaires dans les banques publiques qui disposent ainsi de ressources significatives pour financer l’investissement dans le respect des règles en vigueur.

En quatrième lieu, la préservation des réserves de change est l’objet d’un effort de plus en plus soutenu. Ainsi, la Loi des Finances pour 2018 sera porteuse de mesures tarifaires de sauvegarde par le biais de taxes douanières et de taxes intérieures sur divers produits de consommation. A cela s’ajoutera dès le début de l’année, une suspension temporaire administrative de l’importation de plusieurs produits fabriqués localement.

Toutes ces mesures temporaires autorisées par nos engagements commerciaux extérieurs offriront des parts importantes de marchés aux entreprises locales qui devront accroitre leur productivité et leur compétitivité.

En cinquième lieu, le Gouvernement a émis des instructions réservant toutes les commandes publiques aux entreprises locales sauf en cas d’exception. Et en exécution de cette instruction, la SONATRACH vient de confier des marchés pour plus de 400 millions de dollars à des entreprises algériennes alors que ces contrats étaient destinés à l’appel d’offres international.

En sixième lieu, le Conseil des Participations de l’Etat a réaffirmé l’autonomie des entreprises publiques économiques, sur lesquelles les administrations concernées exerceront une simple supervision. Cette question sera approfondie bientôt lors d’une rencontre que le Gouvernement tiendra avec les responsables des Groupes économiques publics.

En septième lieu enfin, j’ai le plaisir de vous annoncer que le processus de réalisation de 50 zones industrielles à été engagé travers tout le pays sous la responsabilité directe des walis. Plusieurs de ces zones industrielles seront livrées à la fin de l’année 2018, ce qui permettra d’offrir davantage de foncier industriel pour l’investissement.

Ce sont là quelques exemples d’un processus que le Gouvernement compte poursuivre pour soutenir la dynamique de développement et de diversification économiques et pour maintenir aussi l’effort de préservation et de création des emplois.

Une bataille de cette ampleur nécessite la conjonction de beaucoup d’efforts et notamment ceux des travailleurs et des opérateurs économiques. Voilà donc une raison fondamentale de nous féliciter de la tenue de la réunion d’aujourd’hui.

Mesdames et Messieurs,

Au nom du Gouvernement, je tiens à rendre hommage à l’esprit patriotique qui anime l’Union Générale des Travailleurs Algériens qui a été un acteur de poids dans le Mouvement de libération nationale puis dans la longue marche de construction nationale, et qui se distingue aujourd’hui encore, par sa clairvoyance dans la promotion des intérêts des travailleurs.

En effet, que l’UGTA accueille notre rencontre autour du Partenariat sociétaire et sur le Partenariat Public Privé, est significatif de la mutation qualitative accomplie par notre Centrale syndicale.

Je suis convaincu que cette mutation se prolongera à travers une sensibilisation des échelons syndicaux au niveau local et des entreprises, et partant, par une sensibilisation des travailleurs sur le terrain pour s’adapter aux enjeux économiques de l’heure dans le respect de leurs droits sociaux.

Je suis convaincu également que les entreprises nationales publiques et privées sauront elles aussi, s’engager sans réserve dans la même bataille qui est aussi la leur, pour assurer leur survie face à une ouverture économique irréversible, dont seules nos difficultés financières actuelles nous autorisent à différer l’avènement. J’espère que ce gain de temps sera mis à profit par les entreprises locales pour consolider leurs capacités et leurs efficacités.

De son côté le Gouvernement vous assure de sa disponibilité à accompagner le développement du Partenariat sociétaire ainsi que le développement du Partenariat Public Privé.

Dans cet esprit, nous faciliterons l’ouverture du capital des Petites et Moyennes Entreprises publiques, dans le cadre de la législation en vigueur.

Le Gouvernement apportera aussi son soutien à tout investissement nouveau associant des entreprises publiques avec des entreprises privées ou mixtes.

Par ailleurs, le Gouvernement accueillera avec bienveillance toute disponibilité des entreprises locales à s’engager dans le financement, la réalisation et la gestion des infrastructures publiques que l’Etat mettra en chantier.

Enfin, le Gouvernement encouragera toute entreprise économique qui manifestera de l’intérêt pour la concession de prestations de service public au niveau local.

C’est dans tout ce contexte que le Gouvernement salue l’avènement de la Charte sur le Partenariat sociétaire et qu’il encourage aussi le Partenariat Public Privé.

Je conclu ce bref propos en souhaitant une concrétisation rapide et effective de l’esprit et de la lettre de la Charte sur le Partenariat sociétaire que le Gouvernement signe ce jour avec ses partenaires du Pacte National Economique et Social de Croissance.

Je vous remercie de votre aimable attention.

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