République Algérienne Démocratique et Populaire

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JOURNÉE MONDIALE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE: MESSAGE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Dans A la une

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé mercredi, à la veille de la célébration de la Journée mondiale de la Liberté de la presse (3 mai), un message dont voici la traduction:

« Au nom d’Allah Clément et Miséricordieux,

Que les prières et la paix d’Allah soient sur Son Messager,

Mesdames, Messieurs, 

L’Algérie s’est accoutumée à célébrer, avec l’ensemble des pays du monde, cette Journée mondiale de la liberté de la presse dans le recueillement, l’enthousiasme et la fierté.

Des sentiments de recueillement à la mémoire des Chouhada de la Glorieuse révolution de Novembre parmi les hommes de la presse, dont certains tombés en martyrs sous d’abominables tortures du colonialisme, pour crier haut et fort le droit du peuple algérien à la liberté et à l’indépendance.

Nous nous inclinons, également, en cette journée, à la mémoire des martyrs du devoir national parmi la famille de la presse, dans toute sa composante, fauchés par le terrorisme abject durant des années d’épreuves et de tragédie nationale.

Comment ne pas accueillir la Journée mondiale de la Liberté de la presse dans l’enthousiasme alors que l’Algérie a, tout au long des siècles, été un pays de lutte pour la liberté. Un pays dont le peuple vénère sa liberté et ses droits et défend la liberté et les droits de tous les opprimés dans le monde.

Elle accueille cette Journée mondiale de la Liberté de la presse avec la fierté d’être dans le peloton des pays qui respectent les droits de cette noble profession et ne ménagent aucun effort pour sa promotion.

Oui, l’Algérie peut s’enorgueillir de la dépénalisation du délit de presse et elle peut aussi se targuer de ne compter aucun journaliste incarcéré en raison de l’exercice de sa mission d’information.

L’Algérie est également en droit de s’enorgueillir de la constitutionnalisation de la liberté de la presse écrite et audiovisuelle, et même sur les réseaux d’information, loin de toute restriction ou toute forme de censure préalable. Une Constitution qui garantit la diffusion des informations, des idées, des images et des opinions en toute liberté et dans le respect des constantes et valeurs de la nation et des droits de la personne.

Elle peut être fière, en cette Journée mondiale de la presse, de la formation de milliers de ses enfants dans ce noble métier à travers les différents instituts universitaires et de tout l’appui qu’elle apporte à l’extension de la sphère des médias, aussi bien la presse écrite à travers les imprimeries publiques, que télévisuelle par la facilitation de la création des chaines privées que radiophonique à la faveur de plus de 50 stations publiques, nationale et locales.

A cet égard, nous nous félicitons du lancement du satellite de télécommunications, Alcomsat-1, venu couronner toutes ces réalisations et qui permettra, avec l’aide de Dieu, de conférer davantage de modernité et de diffusion en matière d’Information nationale.

Mesdames, Messieurs,

La presse algérienne s’est toujours distinguée par son patriotisme et son militantisme. Elle a commencé avec le Mouvement national revendiquant, pendant des années, le droit légitime de notre peuple à l’indépendance et à la souveraineté.

Ce militantisme s’est poursuivi durant la Glorieuse révolution de Novembre grâce à de vaillants moudjahidine, combattants de la plume à travers le journal « El Moudjahid » et l’agence d’information « Algérie presse service ».

Et c’est avec la même ferveur et sens élevé du patriotisme que les médias algériens ont accompagné, après l’indépendance, les chantiers de la construction et de l’édification. Des chantiers qui ont assis l’Etat algérien indépendant, jeté les jalons du développement économique et social à travers tout le territoire national et porté haut et fort la voix de l’Algérie dans les fora internationaux, avec mérite et professionnalisme.

La presse nationale a dû répondre, encore une fois, au devoir de la résistance et du sacrifice tout au long d’une décennie de  tragédie, de destruction et de terrorisme sauvage. Une décennie qui a enregistré une centaine de martyrs, parmi les hommes et femmes des média, morts pour leur engagement au côté de notre peuple pour la sauvegarde de l’Algérie.

Mesdames, Messieurs,

Grâce aux sacrifices de notre peuple, et par la bénédiction du Tout-Puissant qui nous a guidé sur le chemin de la Concorde et de la Réconciliation nationale, l’Algérie a renoué, depuis deux décennies, avec la paix et la stabilité et repris la reconstruction et la concrétisation des aspirations de notre valeureux peuple dans les domaines économique, social, culturel et politique.

Dans ce climat, la presse algérienne a connu un essor avec la parution de plus de cent titres de presse écrite, plus de dix chaines de télévision en plus de la numérisation de l’audiovisuel et nous demeurons déterminés à  aller de l’avant dans tous ces domaines.

Par ailleurs, la presse nationale a accompagné le retour de la vie politique après une restriction imposée par la terreur et l’assassinat durant la tragédie nationale.

La pluralité et la dynamique des partis politiques, le renouement du pays avec les échéances électorales régulières et le retour au débat politique, parfois houleux, constituent un processus politique que la presse, dans toute sa composante, a accompagné et donné ainsi à la vie démocratique davantage de rayonnement.

Dans ce domaine, nous avons veillé à travers le dernier amendement constitutionnel à ouvrir davantage le champ devant les média nationaux en vue de consolider son rôle actif dans tous les aspects de la vie nationale.

Oui, l’Algérie mise sur ses média face aux multiples défis auxquels elle est confrontée au plan interne et à d’autres qui la menacent au plan extérieur, à l’instar de plusieurs pays dans le monde. En évoquant tous ces défis, je voudrais souligner, à l’adresse de la famille de la presse nationale, quelques domaines où elle est appelée à avoir un rôle noble et une contribution pertinente et efficace.

Mesdames, Messieurs,

L’Algérie est en droit d’attendre de sa presse nationale de contribuer en force à la vulgarisation de sa véritable image hors de nos frontières.

Le monde d’aujourd’hui, dont les grands sont avides de domination, n’accepte pas facilement les Etats et les peuples attachés à leur liberté et à leur indépendance de décision. Ils sont alors exposés à des campagnes de diffamation, voire à des tentatives de déstabilisation par la fomentation de dissensions, de crises et de problèmes de manière à leur faire accroire que la seule issue est de solliciter leur protection.

L’Algérie qui se distingue par cette indépendance de décision et de choix a pâti de la calomnie et a été ciblée par une déstabilisation de ses fondements. La menace est aujourd’hui plus grande avec le développement de l’information électronique, qui ne connaît pas de frontières et qui parvient directement à tout un chacun.

Avoir des divergences de vues et d’opinions à l’intérieur de notre pays est quelque chose de normal et de naturel, c’est la base même de la démocratie pluraliste, mais lorsque l’Algérie, notre seule et unique patrie, est en jeu, nous devons nous unir et parler d’une seule et même voix.

Mesdames, Messieurs,

Le deuxième objectif à la concrétisation duquel j’exhorte la presse nationale porte sur le changement des mentalités dans notre société et la réforme substantielle en vue de relever les défis de l’heure à tous les niveaux.

Certes, nous demeurerons constants dans nos principes nationaux de justice sociale, dans le souci de garantir l’équilibre régional en matière de développement et dans l’attachement à toutes les composantes de notre identité nationale. Cependant, notre société doit progresser davantage vers la sacralisation du travail, la performance économique, la réhabilitation du civisme et la vulgarisation des valeurs de la modération et du juste-milieu.

Des objectifs dont la concrétisation passe par l’explicatif, le débat et l’argumentaire, autant d’entreprises qui requièrent, de la presse écrite, audiovisuelle et électronique un rôle plus efficient.

Mesdames, Messieurs,

Si la presse nationale est tenue d’assumer un rôle important dans la promotion de l’image de l’Algérie et dans l’accompagnement de la société sur la voie du changement et de la réforme, ses hommes et ses femmes sont appelés, en outre, à jouer un rôle de contrôle et de gardien vigilant pour relever toutes les insuffisances affectant nos affaires publiques et parfois notre quotidien, un rôle qui encourage les réformes, contribue à rectifier la situation et exiger même des comptes, le cas échéant.

En effet, le poids et la multiplicité des tâches relevant des différents démembrements de l’Etat peuvent conduire fatalement à quelques erreurs ou connaitre des insuffisances. Toutefois, porter de telles réalités à l’opinion publique par la presse nationale, surtout lorsque l’honnêteté et la probité sont observées, est en soi une part importante du travail à faire pour corriger et améliorer les situations.

C’est pourquoi, j’appelle l’ensemble de nos média à prendre en charge cet aspect de leur noble mission.

En somme, j’ai veillé à mettre en avant le rôle central de la presse nationale dans tous les chantiers et face aux défis qui se posent à notre pays.

Notre peuple est en droit de bénéficier de l’apport de la presse nationale à ces chantiers et aux efforts visant à relever ces défis de même que nous sommes, peuple et Etat, en droit de nous enorgueillir du progrès et de la modernisation atteints par notre  presse nationale, dans toute sa composante.

Je conclurai en vous réitérant, hommes et femmes des média, mes encouragements et ma considération en vous souhaitant, individuellement et collectivement, succès et réussite ».

SOURCE/APS