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Benabderrahmane : appuyer les pays africains pour rétablir un cadre viable de la dette

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ALGER – Le ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a appelé, lors de sa participation à Paris au sommet sur le financement des économies africaines, à appuyer les pays du continent pour rétablir un cadre viable de la dette, a indiqué mercredi un communiqué du ministère.

« La crise de la Covid-19 a lourdement affecté la résilience des économies africaines qui, de surcroit, souffrent d’un fardeau d’endettement de plus en plus pesant sur leurs perspectives de leur développement », a souligné M. Benabderrahmane dans son intervention lors de cette rencontre tenue mardi.

A cet égard, le ministre des Finances, qui participe au sommet de Paris en tant que représentant du président de la République, a invité les partenaires de développement à appuyer davantage les pays africains à gérer leur « vulnérabilité accrue » en matière d’endettement, afin de leur permettre de rétablir un cadre « viable » de la dette et pouvoir réunir ainsi les conditions nécessaires pour accélérer la croissance économique.

M. Benabderramane a rappelé, dans ce sens, l’effort consenti ces dernières années par l’Algérie pour venir en aide à un nombre de pays africains, et ce, en procédant à un effacement de la dette détenue sur ces pays et qui a atteint un montant globale de 1,4 milliards de dollars.

En sus, des moratoires de remboursement ont été également accordés à d’autres Etats afin de leur permettre de passer cette phase « délicate » marqué par la crise sanitaire et économique, dans « les meilleurs conditions possibles », selon le ministre cité dans le communiqué.

Sur un autre plan, le ministre a mis l’accent sur l’importance du déploiement par les institutions multilatérales de développement, davantage d’efforts pour aider les pays africains, notamment à travers la mise à disposition des liquidités et du soutien budgétaire nécessaires pour parer aux urgences de lutte contre la crise.

Il a appelé également à « une meilleure coordination entre les différents acteurs de développement », en vue de tirer le meilleur parti possible des financements mobilisés au profit des pays africains.

 

Opérationnaliser rapidement le Fonds africain des changements climatiques

 

M. Benabderramane a saisi l’occasion pour rappeler la création, sur la base de la proposition faite du président Abdelmadjid Tebboune, d’un Fonds spécial pour la prise en charge des effets négatifs des changements climatiques en Afrique, dont l’approbation a été actée par le Conseil de la paix et de la sécurité de l’Union africaine (UA) qui s’est réuni au niveau des chefs d’Etats et de gouvernement le 9 mars dernier.

Ce Fonds a pour principal mission d’appuyer et d’accompagner les pays africains dans leurs efforts en faveur du climat, en leur permettant de surmonter les difficultés liées à l’obtention des financements nécessaires à l’atteinte des objectifs dans ce domaine.

Dans la perspective d' »une opérationnalisation rapide de cet instrument », le ministre a indiqué que « la contribution de tous est précieuse et essentielle aux fins de mutualiser les ressources sans lesquelles aucune initiative ne saurait être viable ni produire les effets escomptés ».

Il s’agit là, a-t-il ajouté, d’un effort collégial pour faire face au défi qui pèse avec davantage d’acuité sur les pays du continent.

S’agissant de la reprise post-Covid, M. Benabderrahaman a souligné qu' »une attention particulière doit être accordée aux projets à portée structurante et intégrationniste, dans la mesure où l’intégration régionale reste l’un des principaux vecteurs pour soutenir davantage la productivité et mieux exploiter les ressources et les potentialités dont recèle le continent africain, à travers un espace mieux connecté et plus ouvert au commerce,  notamment intra-africain ».

 

Le vaccin anti-Covid doit être considéré comme un « bien public mondial »

 

Le ministre a exprimé aussi sa « préoccupation » quant à l' »inégalité » observée en matière d’accès des pays en développement au vaccin anti-Covid.

Il a, à ce titre, signalé que ce dernier doit être considéré comme un « bien public mondial », tout en mettant l’accent sur le rôle de l’action multilatérale pour l’amélioration de l’accès à ces vaccins pour tous les pays.

Le Sommet de Paris, qui a réuni les chefs d’Etat et de gouvernement des pays africains, ainsi que de hauts responsables d’organisations internationales et régionales, avait pour objectif d’échanger sur les nouvelles solutions pour assurer une reprise économique et un financement plus durable des économies africaines, dans ce contexte de crise, provoqué par la pandémie.

Les échanges lors de cette rencontre de haut niveau, ont porté notamment sur les éléments de la stratégie que devrait adopter le continent africain pour répondre à la crise de la Covid-19, reposant sur deux principaux piliers.

Le premier pilier de cette stratégie porte sur la réponse aux besoins de financement pour promouvoir une relance rapide, verte, durable et solidaire en Afrique. Il s’agit notamment de la mise à disposition en urgence de financements pour permettre à l’Afrique de faire face à la pandémie et de réunir les conditions pour la reprise économique.

Quant au second pilier, il concerne le soutien à une croissance à long terme stimulée par un secteur privé et un entrepreneuriat dynamique, ainsi que le développement et le financement de projets d’infrastructures de qualité. Il s’agit également d’apporter l’appui nécessaire aux réformes visant l’amélioration du climat des affaires et la promotion du secteur privé, à travers un soutien financier et une facilitation de l’accès aux financements local et international aux entrepreneurs et aux PME, y compris à travers des instruments de partage de risques.

Lors des débats, plusieurs intervenants ont souligné que les pays africains devraient prendre également des mesures pour éviter de nouveaux cycles de surendettement.

L’accent doit être mis, dans ce cadre, sur l’appui des systèmes nationaux de santé, l’amélioration de la gouvernance, notamment la gestion des finances publiques et la transparence de la dette, ainsi que le renforcement des capacités en matière de conception et de mise en œuvre des projets, notamment dans le domaine des infrastructures, selon le communiqué.

Source APS